AFBH-Éditions de Beaugies 
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Les Jeudis du Songeur (287)

RIMES ÉTRANGES

Il est des matins clairs aux rayons qui transportent

Où l’on croit au réveil même des âmes mortes

Quel cœur ne chanterait la grâce des beaux jours,

Enfin certain d’aimer toujours !

Il est de sombres soirs où le vent sans répit

Hurle en rafale et sur les toits gémit :

Je pleure longuement et sanglote avec lui,

En songeant aux défunts qui errent dans la nuit.

Parfois, l’après-midi, plane l’Âme du monde

Sur l’océan des blés dont la brise émeut l’Onde,

Et la ferveur en moi croit sentir un bon Dieu

Qui console les cœurs de la chaleur des cieux.

Mais place aux nuits glacées d’épouvantes muettes

Où des cafards rampants parasitent nos têtes :

Mon désespoir s’écrie sans émettre un seul son

Tel un cerveau pourri dans son vide caisson…

Le pire hélas ! est toujours sûr,

Enfin passé, toujours présent, bientôt futur,

J’entends encor sa sonnerie,

Le grelot triste de la gare,

Troublant toujours ma nostalgie,

La gare qui sépare,

La gare des départs

Dont on ne revient plus

Le grelot du grand froid

Sous la pierre trempée surmontée d’une Croix :

L’éternité glacée du paradis perdu !

Nous n’avons pas le choix.


ANECDOTE

Mon gendre il y a peu ne parut guère malin :

Le veto refusait de « couper » son chaton, lequel se révélant… de sexe féminin !

Comme je demandais à ma fille le lendemain

Comment s’était passé la visite de son Chef de bureau

« C’est une femelle ! » m‘étonna-t-elle :

J’avais dû bafouiller, en nommant son chef « chaf »…

Vous l’aviez deviné, n’est-che pas ?

Le Songeur  (17-02-2022)



(Jeudi du Songeur suivant (288) : « QUEL SENS DONNER À LA SOUFFRANCE QUI N’A PAS DE SENS ? » )

(Jeudi du Songeur précédent (286) : « LA MINUTE DE L’AMITIÉ » )