AFBH-Éditions de Beaugies 
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Les Jeudis du Songeur (324)

IL FAUT AUSSI HUMILIER LA RUSSIE

(libre opinion*)


Je m’insurgeais, il y a quelque temps, contre ceux qui, prenant leur lâcheté pour de la miséricorde, prêchaient pour une fausse paix, en acceptant l’impérialisme russe pour se donner bonne conscience, préférant dénoncer l’impérialisme américain qui, pour l’instant, ne leur en déplaise, demeure malgré tout l’instrument de la propre liberté dont ils jouissent en occident. Il est salutaire, osais-je dire, d’humilier publiquement Poutine. (cf. jeudi du Songeur n°319)

Et voici que, de temps à autre, non content de proclamer qu’il faut sciemment humilier Poutine, quand je considère l’apparent soutien de ceux qui l’acclament en Russie, je me sens saisi de cet autre désir : il faut humilier la Russie, j’entends par là le peuple russe, cet amas d’humains veules et souvent alcooliques qui, non seulement ne cesse de générer de siècle en siècle des autocrates, mais qui surtout, historiquement, par fatalisme ou stupidité, se rend complice de son propre avilissement, et donc coupable des forfaits de ses tyrans à, l’intérieur comme à l’international, par renoncement à la rébellion salutaire de tout humain digne du nom d’homme contre tous les persécuteurs. On comprend ceux qui fuient le régime poutinien, mais leur fuite a aussi pour conséquence de laisser en place leurs oppresseurs. Je ne peux m’empêcher de songer à Dostoïevski qui, dans sa « Légende du Grand inquisiteur », laisse entendre que le principal désir de l’être humain, hors la tentation de la violence, et de chercher et trouver « devant qui s’incliner ». C’est cette passivité qui nourrit tous leurs tyrans qui font douter de l’Humanité. C’est bien le peuple russe qui fait le malheur de l’Ukraine actuellement, et aura mérité la déconfiture et l’humiliation qui finira par s’ensuivre. Et c’est bien à cela, par chance, que se sont toujours opposés les grands écrivains russes, qui n’ont cessé de s’opposer à l’autocratisme de leur propre « culture » ou civilisation. Ils nous invitent, dans le bien de l’Humanité, à neutraliser leur propre engeance, en tant que nocive aux autres comme à eux-mêmes.

Bien entendu, mon propos est « facile », un peu archaïque, je dirais même « gaulois ». Mais enfin, nous les Francs, nous étions déjà là, et libres, quand les Vandales de l’Est ont déferlé...

Vive l’Ukraine !

Le Songeur  (04-05-2023)


* Il faut savoir aussi, parfois, se battre contre les moulins à vent…



(Jeudi du Songeur suivant (325) : « AUTO-EXPLICATION ? » )

(Jeudi du Songeur précédent (323) : « LE MIEUX EST L’ENNEMI DU BIEN » )