AFBH-Éditions de Beaugies 
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Les Jeudis du Songeur (271)

POÉSIES EN DIRECT (4)


J’AURAIS VOULU TE DIRE

[- Ce qu’il avait sur le cœur, ce soir-là…-]


J’aurais voulu te dire, et tu n’écoutais pas

Moi je t’aimais toujours… mais toi, percevais-tu

L’ombre, dans mon silence, d’une plainte étouffée ?

J’en avais tant à dire, entre nous, ce soir-là,

J’allais tout te confier, en retenant mes larmes

De sourdre de mon cœur pour fondre sur tes mains

J’aurais voulu te dire de n’oublier jamais

Le Paradis que fut notre amour partagé

J’aurais voulu te dire, mais le souhaitais-tu ?

Comment s’est délité au fil du temps qui tue

Le passé lumineux de notre communion

[te dire]

Comment la vie qui va, sans prévenir ceux qui s’aiment

Exile l’un de l’autre des cœurs qui se croyaient unis

[te dire]

Comment les vents de sable dans le désert du monde

En effaçant nos pas, nous ont masqué la voie

De l’oasis secrète où renaît l’Amour Source

Ô mon amour, mon âme sœur, ô ma tendresse

Laisse-moi te redire, en parlant toi et moi,

Les mots de notre joie, les mots de la promesse

Laisse-moi te crier qu’il faut nous deux recommencer

Qu’il n’est aucun bonheur à jamais révolu

Que nous pouvons changer le monde et recréer la vie

Sans céder au vertige qui fait dire jamais plus

Qu’il n’est pas d’âme, seule au monde, inconsolée

Qui ne puisse être en toi, par toi, infiniment comblée !

J’aurais voulu te dire… de te ressouvenir

Tu te serais rappelée à nous, toi qui ne me regardais plus

J’aurais voulu enfin, et tant aimé lui dire…

Mais elle était soudain devenue sans voix pour moi

Comment s’entendre encore si l’on ne s’écoute plus ?

FBH  (Juin 2021)



(Jeudi du Songeur suivant (272) : AH ! CE BON VIEUX MOT « DOULOIR »… )

(Jeudi du Songeur précédent (270) : « VARIATIONS SUR LA CONNERIE (FRANÇAISE ?) » )